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L'esprit de résistance selon Ingrid Garnier, lauréate du concours national de la Résistance et de la Déportation

Deux filles, une même détermination

Ce qu'ils ont vécu ne peut que rester vivant dans nos cœurs. Quinze ans, lorsque l'on passe devant une plaque commémorative, elle n'évoque rien jusqu'au jour où l'on prend conscience qu'elle a une histoire.

Sur une maison, à Varennes-Vauzelles, j'ai découvert la plaque de Lucienne Michaud. Je n'ai pas eu la chance de la rencontrer mais sa famille, en particulier Madame Lacroix, m'a beaucoup aidée. Grâce à eux, je connais son histoire et l'histoire de beaucoup de Résistants dont j'ai appris le nom grâce au concours de 1999.

Nous avons envers eux le devoir de mémoire. Ils se sont battus pour nous, pour notre liberté, nous ont appris les valeurs qu'à notre tour nous devons transmettre. Mais que faire face à la réalité, le Kosovo, la Tchétchénie, l'Algérie...

Notre démocratie est fragile, mais la mémoire peut, peut-être permettre, non d'installer la paix dans le monde, mais de faire diminuer l'inhumanité.



Ingrid Garnier

Mademoiselle Ingrid Garnier, quinze ans, en classe de seconde au lycée Alain Colas, à Nevers, a participé au concours de la Résistance et de la Déportation de 1999 et y a gagné un prix.

 

L'esprit de résistance selon David Gliot, lycéen lauréat du concours de la résistance

Résister se conjugue à tous les temps


Ce que j'ai lu et appris sur la Résistance a accru mon optimisme sur la fraternité humaine. Voilà des hommes et des femmes, jeunes ou moins jeunes, Français, immigrés ou apatrides qui, après l'armistice de 1940, ont entrepris clandestinement une guerre nouvelle pour la libération de la France : la Résistance.

Les lois raciales et antisémites énoncées sous l'autorité de l'Etat français dirigé par Pétain de 1940 à 1944 se devaient d'être dénoncées : seuls les résistants l'ont fait, au péril de leur vie et de celle de leurs proches !

J'ai découvert qu'un engagement même minoritaire composé d'anonymes et de sans-grades peut contribuer à ébranler une France occupée, dirigée par un gouvernement prônant la collaboration avec l'ennemi.

J'ai appris qu'il n'est pas nécessaire d'être surarmé ou suréquipé pour s'engager dans une noble cause : des soldats sans armée, une " armée de l'ombre " s'est dressée avec succès contre l'oppression, l'occupation et le racisme. Le combat des idées au nom des valeurs de la démocratie et des droits de l'homme est sans limite.

Cela m'a enseigné, hélas, que c'est toujours au prix d'efforts, de souffrance et de sa vie que l'on conquiert ou reconquiert la liberté. Ce bien est fragile à conserver… L'histoire doit prendre le relais de la mémoire, car les témoins sont de moins en moins nombreux : " qui ne connaît son passé est condamné à le revivre ".

Ils nous rappellent en permanence à cet idéal républicain vers lequel chacun doit tendre. N'occultons pas leur rôle éthique : les Résistants nous ont enseigné que la valeur de la vie humaine ne tient que par le respect de sa dignité et par le refus de l'asservissement. Il n'est pas nécessaire d'être riche et célèbre pour laisser son empreinte dans l'histoire. Ces héros de toute appartenance n'ont pas eu de destin glorieux mais ont permis à la France de redevenir une terre de liberté.

A l'aube du second millénaire, dans un monde qui oublie vite, ou par ignorance ou malveillance, certains sont tentés par le négationnisme ou le révisionnisme. Les Résistants - bastions des valeurs démocratiques - nous rappellent notre devoir de mémoire et de vigilance. Résister est un verbe qui se conjugue à tous les temps !

David Gliott

1er prix des classes de lycée au palmarés 1999 du Concours National de la Résistance et de la Déportation